jeudi, mai 04, 2006

Principe d’Asphodèle 03

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Principe d’Asphodèle 01
Principe d’Asphodèle 02

si un homme perd son chemin
va et demande et l’autre lève son bras
c’est un là-bas, n’est-ce pas ?

lever son bras —
je l’ai fais en terre du Sud
pour indiquer au loin les pousses rouillées des branches
l’extrême pointe des pins qui boisaient les collines près de Grâce

j’étais sans voir ce que je voyais
seul me guidaient le couchant, le terre argileuse, et la chaleur du soir qui tiède montait du sol oxyder le ramage
ramage qui par jour de pluie eût pu rejoindre le bleu
mais là c’était du brun
là aussi l’opus 18 de Ludwig
là était la chaleur
là était la forêt prise d’assaut par le mois qui précède l’été

tout me disait que ce lieu pouvait contredire Cézanne
un effet de silence qui fissure l’espace
quand l’enfant découvre que l’adulte ne sais pas
et, d’ignorer qui désormais s’acquitte du vrai, tremble
mais paysage
là inséparable du feu : lumière

c’est ainsi qu’après, de vie d’homme, ma douce nous chantons

il faudrait que les cordes viennent prendre la relève
alto et violons
ne sais-tu pas peut-être que quelque chose me retient
de dire cet amour que j’ai eu et que j’ai pour toi
ce méridien pour toi
ce principe —
et non seulement celui-là
tout amour
du moins ainsi que j’entends la chose
me déclinant patio
et arcade
l’aire de la voix

pudeur, ma douce
où me placer pour le dire ?

nous levons le bras…

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