mardi, avril 25, 2006

Principe d’Asphodèle 01

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Cada silencio debe tener su flor

je crois qu’aujourd’hui il me faudra beaucoup plus des lignes
errer plus qu’hier
pour esquisser…

la pluie peut s‘abattre comme maintenant
dispenser une brèche sans produire son

interrompu que je suis par l’éclair
ne restera dans mes oreilles qu’un bourdonnement équestre
pour dire — je me souviens de l’opus 135 de Ludwig
qu’à Royan je t’ai apporté


(tu me hante je dois le dire)
je suis trop seul pour ne pas supposer qu’alors tu m’aimais
de cette manière
seule de toi connue
et comme peut-être il t’arrive aussi d’y songer
(quelle fleur ne fut chandelle pour se dire)
imagine que nous sommes ensemble



j’ai de toi un torse
à cette heure de la sieste
couchée sur le dos
à peine que je voyais ta tête
tout ton buste repu vers la fenêtre
délicieuse amie que tu étais

un tel choc…

tu me hante je dois le dire


tout à l’heure j’ai du acquiescer par le tonnerre
la même chose que nature
sauf que c’était musique…



il me pense à toi comme averse
(je devrai te raconter une histoire)
je ne voudrai pas que tu parte si vite mais
n’est-ce pas déjà entrer en matière que de dire
— tiens-moi compagnie


écoute : il est un homme qui va tous les jours au Musée
et reste pour méditer en marchant quelques heures
il est d’un pas qui parfois fourche
son approche est sincère
va et se penche
regarde vers le haut
il adore le « voir comment »

— la vie offre peu de moments vrais, dira-t-il

il y va tous les jours ou presque
c’est sa promenade à lui
sauf qu’au Musée
les arbres sont qui-ne-sont-pas
comme les fruits dont on dit
malgré le diapré des couleurs
que la nature est morte
(tu ne peux pas y goûter)
ou comme ce lit qu’énervait tant Platon
de ne pas pouvoir y coucher
bref moult aspects déclaré mitoyen du non


(que dirai-tu si je venais à peindre une fleur pour toi ?
n’y aurait-il pas un peu de peau la tienne dont tu disais en être dépourvue ?)


ainsi allait-il méditant là voyant ici
il était à sa coutume
il voulait traquer quelqu’un ce Platon, qu’il disait
il s’en est pris à tous
il voulait son lit, Platon
il voulait ces fruits, Platon
(il ne voulait pas que je te chante ma douce)


à mon avis il était fâché
lui aussi était de tonnerre

(tout comme toi avec tes rages ma jolie)


il était triste depuis la mort de son ami

(mais moi je ne veux pas ta peau ma douce, juste chanter, l’air de ne pas y toucher)


(Lire la suite, Principe d'Asphodèle 02)

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