mercredi, avril 26, 2006

Principe d’Asphodèle 02

(Lire d'abord Principe d'Asphodèle 01)


j’étais, ma douce tout content de t’écrire ce poème
j’allai à la gare avec un sac plein de livres
j’attendais que le train arrive
j’ai eu une vision qui me fit reprendre de suite :
moi qui d’une voix dont j’ai peu l’usage récitais
l’effet d’une prairie
la joie de m’y trouver
le
son même comme fleur

je continuai le poème dans le train
puis je pris le métro
et quand j’allai sortir dans la rue
l’absence de poids me fera penser au sac
peiné comme un chiot
quel oubli pour ta couronne ma jolie

tout d’un coup songer à tout ça que la vie
de ces tristesses qui font miel

voilà une manière de s’y prendre !

le cri qui ne vint pas
me laissait un goût acidulé
un peu comme quand tu croques dans una granada
traînée amère et terreuse
un fruit autre que peint

ces livres que je devais rendre à la Bibliothèque de la Ville
ont muaient en partie
arrachée
partie de moi arrachée
et ça parce que j’écrivais à ma douce
car tu m’aimes, n’est-ce pas ?



je pensais à ce que tu m’avais une fois écris
tu disais avoir peur du temps
et c’était un aveux de constellation

me demanderai comment j’allais faire rentrer ça dans le poème
comment traduirai se que j’ai ressenti
ton choix de plutôt tomber malade qu’amoureuse
je n’étais plus dans le train
et trop léger pour le poids
avec toi, j’étais, ma douce

lisière d’un excès parce que la forme n’est pas dans la chose
l’amour touche au trait et au nombre
et s’en exclu
tout comme ta chevelure


pour un pan de vie nue
l’entame est eterna

je me souviens maintenant
qu’à Royan nous avons baiser sur le lit de la Maison de repos
opus 135 deuxième mouvement

tu devais prendre un tas de petit cachet
nous allâmes nous promener dans le parc et me montrai l’écurie
je me logeai dans le centre ville
il y avait un pont
le ruisseau longeais les maisons

nous avons baiser comme deux tourtereaux


ce n’est pas la même chose que la lumière sorte ou ne sorte pas
ce n’est pas la même chose que j’eusse aperçu ce reflet près de l’eau ou pas
mousse adossée au mur qui alla comme un îlot à mes pensées
intimité confiée depuis ton chevet
tableau que j’ai pu voir se former
parent d’autres tableaux peints à l’Estaque
Braque et Cézanne
ce n’est la même chose que tu m’es ouvert la porte ainsi vêtue de soie ce jour-là ou pas

ni que j’eus eu cette vision de moi récitant
ou pas
la différence est un bleu logé à l’intervalle
ce que nous avons aimé se complète maintenant
mais nous ne savons ce que nous avons aimé
sauf l’occasion qui nous rendis nu pour un autre
chacun a sa part
insue
pas un qui soit le bon

je ne sais pas si nu l’un pour l’autre
j’ai choisis de t’aimer
voilà tout

et non qu’il me vienne du temps
je t’aimais avant-avant
le reste fut à jamais
un plus sans plus

(Aller à Principe d'Asphodèle 03)

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