samedi, janvier 28, 2006

HEGEL


ESTHETIQUE/HEGEL

« L’art est-il digne d’être traité scientifiquement ? Sans doute il embellit notre existence et charme nos loisirs ; mais il semble étranger au but sérieux de la vie. Est-il autre chose qu’un délassement de l’esprit ? Comparé aux besoins essentiels de notre nature, ne peut-il pas être regardé comme un luxe qui a pour effet d’amollir les cœurs par le culte assidu de la beauté, et de porter ainsi préjudice aux véritables intérêts de la vie active ?


Sous ce rapport, on s’est souvent cru obligé de prendre la défense de l’art et de montrer que, considéré sous le point de vue pratique et moral, ce luxe de l’esprit offrait une plus grande somme d’avantages que d’inconvénients.

On lui a même donné un but sérieux et moral. On en a fait une espèce de médiateur entre la raison et la sensibilité, entre les penchants et le devoir, ayant pour mission de concilier des éléments qui se combattent dans l’âme humaine.

Mais on peut affirmer d’abord que la raison et le devoir n’ont rien à gagner dans cette tentative de conciliation, parce que, essentiellement simples de leur nature et incapables de se prêter à aucun mélange, ils ne peuvent donner la main à cette transaction et réclament partout la même pureté qu’ils renferment en eux-mêmes.

Ensuite l’art n’en est pas plus digne d’être l’objet de la science, car des deux côtés il est toujours asservi. Passe-temps frivole ou instrument affecté à un but plus noble, il n’en est pas moins esclave. Au lieu d’avoir son but en lui-même, il n’est qu’un moyen.

En outre, si l’on considère ce moyen dans sa forme, en admettant qu’il ait un but sérieux, il se présente encore sous un côté défavorable, car il opère par l’illusion : le beau, en effet, n’a de vie que dans l’apparence sensible ; mais un but qui est le vrai ne doit pas être atteint par le mensonge. Le moyen doit être digne de la fin. Ce n’est pas l’apparence et l’illusion, mais la vérité qui doit manifester la vérité. »

jeudi, janvier 12, 2006

vision

La phrase du mois

"Trouver une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant."