mercredi, mars 29, 2006

Kairos



nous gardons le même attribut que les arbres
sauf que la saison peut différer d’un
jour d’un
mois d’une
année
il y a pour nous ce qui peut ne pas
se produire

nous gardons

« il peut neiger en avril »

pour la durée des choses nous ne nommons pas

nous gardons

le mûrier qui enrobait les pierres
(celles de l’enclos qui appartenait à l’oncle)
n’y est plus


parfois je me dis que nous en savons plus qu’il ne
nous est nécessaire pour vivre
et que de toute façon tôt ou tard nous aurions inventé l’oubli pour vivre
pour vivre la saison
et je veux bien que toi, tu puisse dessiner un cercle
c’est en vain que tu trouvera
point par point
deux feuilles identiques



« il peut neiger en avril »

lundi, mars 27, 2006

Celle que j’aime, vie

Du partage formel René Char dira : « c’est alors l’inextinguible réel incréé »


celle que j’aime, vie

surabondance
exemple : mon attrait pour cette vue sur la place
(déjà mars j’imagine)
un bleu sur les toits
fronton en pierre
colonnes
un clocher qui donnait les heures


et en bas les gens sur les terrasses comme si
c’était un jour de marché
il était facile de suivre l’ombre bleutée et tout étoffe ou robe sortant à la lumière





la veille
ce sera elle, Alice, en dansant
dansant et nue
que montrera —

elle, Alice, de ses cuisses comme dans la fresque
qu’annoncera

celle que j’aime, vie


vigile haut perchée
laissant filer la voix

comme pendant le repas le silence fut condition d’asphodèle



au matin
à la vue de cette Place je rencontrai la préséance de la veille
sous la forme
du chemin de mon choix :
le dessin, un seul
suffirait pour indiquer où c’était






celle que j’aime, vie
prodigue
non résorbée et
qui montre —
car c’est la vie qui montre

j’avais compris ce que voulait dire respecter la préséance
je n’avais pas à retourner à l’hémicycle


l’amont peuplait la vue
un seul filet
et plusieurs aspects d’un coup offert en essaim

(désormais il ne me resterai qu’à savoir y faire le trait)

— qu’on y eût goûté sécrétions











des année plus tard ce qui vient de la nature ce sera Aude qui me le rappellera en plaçant mon doigt sur ces lèvres
(silence que sont les choses)
je croyais voir un tableau
couleurs diaprée
un brun de Flandres
occasion pour nous « d’intervalle dérobé »


maintenant je ne peux qu’y référer à

celle que j’aime , vie

maintenant
je ne peux agir que comme il m’est arrivé de choisir le dessin
un seul
qu’il suffirait de marquer le contre jour —

et ce « comme » est —

mât avant d’hisser les voiles
tel qu’il m’est adressée l’offrande

une vision qui jointe au trait
dérobait le jour pour l’offrir


de même quand Sandra
« la jeune femme à la lucarne »
fit le tri avec ses mains
lut autant qu’il se pouvait
lut et relut

mais comme sur une gravure on écrit à l’envers

je ne peux qu’y référer
je ne peux y penser
que comme il m’est venu

celle que j’aime, vie







vendredi, mars 24, 2006

La carta del padre


LA SILLA


Caminando un día por el bulevar de San Denis, en un pintoresco mercado de pulgas, encontré una hermosa silla. Yo había buscado por las calles y tiendas de París una silla “para leer”, una silla barata, de plástico u otro material, que fuera cómoda para leer. Y en San Denis estaba esa silla, excesivamente hermosa para mis pretensiones y excesivamente onerosa para mi bolsillo. La miré, la toqué, giré a su alrededor, y hasta hice algunos pasos de baile en su homenaje. Me alejé de ella lentamente, mirándola hasta no verla, como nos despedimos de una persona querida.

Llegando a la putana rue Blondel, le conté a mi hijo que había visto una silla elegante y bella. Lo dije como quien habla de una mujer adornada con esas cualidades, pero sin que ello signifique una intención de conquista o posesión. A mi edad, la mujeres hermosas son para mí algo así como un bello y lejano paisaje, un goce visual y nada más, dicho esto sin nostalgia ni tristeza. Lo mismo sucedía con la silla.

Mi hijo me escuchó, no hizo comentario alguno, y salió a comprar los alimentos para la comida, como todas las mañanas. A su regreso con cierto entusiasmo me dijo: “Ví la silla, realmente bonita”. Y yo me encendí, mi paranoia apareció en todo su esplendor. Y aunque mi hijo es enemigo de recibir regalos, especialmente los regalos “útiles” o “prácticos”, yo me propuse comprar la silla para él, aunque mis bolsillos quedaran a la intemperie.

Después de comer, salimos a la rue Sebastopol con destinos distintos para juntarnos más tarde en el Centro Pompidou. El se fue a atender sus asuntos y yo… a ver la silla que , para mi suerte, no había sido vendida. Después de lograr una rebaja de un tercio de su valor inicial, la silla era mía. La cargué sobre mis escuálidos hombros y caminé con ella por la rue San Denis, cansado pero muy feliz, hasta la rue Blondel. Y ahí, frente a la escala infinita que debía subir con la silla, me acordé de Gargantúa cuando, perseguido por la turba parisina, logra trepar hasta las torres de Notre Dame y desde lo alto mea, si mea, a 263 000 personas “sin contar mujeres y niños” (siquísimo, superlativo de “sic”). Yo con la silla al hombro, y en lenguaje rabelaisiano, subí los 263 pisos y generé 263 litros de sudor, sin contar las axilas y la región de Coquimbo.

Pero había llegado al departamento y solo faltaba descansar, y mejor descanso era, por supuesto, sentarse en la silla. M e senté y mi bendita silla se desplomó, botándome groseramente al suelo. Me levanté, le examiné y descubrí que un soporte metálico, a la altura del asiento, está roto, pareciendo difícil su reparación. Generalmente las sillas fallan por las patas, la mía fallaba por los riñones. Sentí un profundo dolor, me dolió todo el cuerpo y sentado en el piso, dormí un largo rato. Mi esfuerzo económico y físico habían resultado estériles. Mi hijo se quedaba sin regalo o con un regalo lisiado y yo con mi dolor. La silla “para leer” no había sabido cumplir sus servicios y mi luminosa intención se convirtió en un sonoro porrazo.

Cuando a Zorba, el griego, se le derrumbó su laboriosa armazón de madera, al final de su aplaudida historia, en vez de entristecerse, lanzó una sonora e interminable carcajada, se desnudó y bailando se dirigió hacia el mar. Convirtió la tragedia en una fiesta.

Hoy, cuando recuerdo en Santiago mi silla patuleca, me río. Cuando vaya a Costa Azul, me desnudaré, danzaré y me meteré en el mar, a mojarme el potito. Amén



Dic 2001

mercredi, mars 08, 2006

Par le détour : l’orange

il aura fallu de temps
à ta saison

saison vouées à ces couleurs prélevées la veille
ou l’avant-veille
saison séparée du jour par une fine feuille d’orge

du temps à l’orange il lui fallait

la lumière croupit dans ton sommeil
pendant que, lui, rêve
lui qui est poème et toi de lui, masque
mais toi tu ne peux pas l’atteindre, lui
lui que de toi est rien

les couleurs viennent
comme il vient de rêver de l’aimée une nuit quelconque
d’elle, à qui son père dit — mais écoute ton fiancé
et elle alors parle
parle la fille à la chevelure
parle au-commencement
mais lui, son fiancé
lui à qui moult efforts lui sont de rien
ne l’entend pas


(in Retour de passage)

mardi, mars 07, 2006