dimanche, avril 30, 2006

Photo du jour



Mallarmé:
Le scandale quoique représentatif, s’ensuit, hors rapport—

mercredi, avril 26, 2006

Principe d’Asphodèle 02

(Lire d'abord Principe d'Asphodèle 01)


j’étais, ma douce tout content de t’écrire ce poème
j’allai à la gare avec un sac plein de livres
j’attendais que le train arrive
j’ai eu une vision qui me fit reprendre de suite :
moi qui d’une voix dont j’ai peu l’usage récitais
l’effet d’une prairie
la joie de m’y trouver
le
son même comme fleur

je continuai le poème dans le train
puis je pris le métro
et quand j’allai sortir dans la rue
l’absence de poids me fera penser au sac
peiné comme un chiot
quel oubli pour ta couronne ma jolie

tout d’un coup songer à tout ça que la vie
de ces tristesses qui font miel

voilà une manière de s’y prendre !

le cri qui ne vint pas
me laissait un goût acidulé
un peu comme quand tu croques dans una granada
traînée amère et terreuse
un fruit autre que peint

ces livres que je devais rendre à la Bibliothèque de la Ville
ont muaient en partie
arrachée
partie de moi arrachée
et ça parce que j’écrivais à ma douce
car tu m’aimes, n’est-ce pas ?



je pensais à ce que tu m’avais une fois écris
tu disais avoir peur du temps
et c’était un aveux de constellation

me demanderai comment j’allais faire rentrer ça dans le poème
comment traduirai se que j’ai ressenti
ton choix de plutôt tomber malade qu’amoureuse
je n’étais plus dans le train
et trop léger pour le poids
avec toi, j’étais, ma douce

lisière d’un excès parce que la forme n’est pas dans la chose
l’amour touche au trait et au nombre
et s’en exclu
tout comme ta chevelure


pour un pan de vie nue
l’entame est eterna

je me souviens maintenant
qu’à Royan nous avons baiser sur le lit de la Maison de repos
opus 135 deuxième mouvement

tu devais prendre un tas de petit cachet
nous allâmes nous promener dans le parc et me montrai l’écurie
je me logeai dans le centre ville
il y avait un pont
le ruisseau longeais les maisons

nous avons baiser comme deux tourtereaux


ce n’est pas la même chose que la lumière sorte ou ne sorte pas
ce n’est pas la même chose que j’eusse aperçu ce reflet près de l’eau ou pas
mousse adossée au mur qui alla comme un îlot à mes pensées
intimité confiée depuis ton chevet
tableau que j’ai pu voir se former
parent d’autres tableaux peints à l’Estaque
Braque et Cézanne
ce n’est la même chose que tu m’es ouvert la porte ainsi vêtue de soie ce jour-là ou pas

ni que j’eus eu cette vision de moi récitant
ou pas
la différence est un bleu logé à l’intervalle
ce que nous avons aimé se complète maintenant
mais nous ne savons ce que nous avons aimé
sauf l’occasion qui nous rendis nu pour un autre
chacun a sa part
insue
pas un qui soit le bon

je ne sais pas si nu l’un pour l’autre
j’ai choisis de t’aimer
voilà tout

et non qu’il me vienne du temps
je t’aimais avant-avant
le reste fut à jamais
un plus sans plus

(Aller à Principe d'Asphodèle 03)

mardi, avril 25, 2006

Principe d’Asphodèle 01

-







Cada silencio debe tener su flor

je crois qu’aujourd’hui il me faudra beaucoup plus des lignes
errer plus qu’hier
pour esquisser…

la pluie peut s‘abattre comme maintenant
dispenser une brèche sans produire son

interrompu que je suis par l’éclair
ne restera dans mes oreilles qu’un bourdonnement équestre
pour dire — je me souviens de l’opus 135 de Ludwig
qu’à Royan je t’ai apporté


(tu me hante je dois le dire)
je suis trop seul pour ne pas supposer qu’alors tu m’aimais
de cette manière
seule de toi connue
et comme peut-être il t’arrive aussi d’y songer
(quelle fleur ne fut chandelle pour se dire)
imagine que nous sommes ensemble



j’ai de toi un torse
à cette heure de la sieste
couchée sur le dos
à peine que je voyais ta tête
tout ton buste repu vers la fenêtre
délicieuse amie que tu étais

un tel choc…

tu me hante je dois le dire


tout à l’heure j’ai du acquiescer par le tonnerre
la même chose que nature
sauf que c’était musique…



il me pense à toi comme averse
(je devrai te raconter une histoire)
je ne voudrai pas que tu parte si vite mais
n’est-ce pas déjà entrer en matière que de dire
— tiens-moi compagnie


écoute : il est un homme qui va tous les jours au Musée
et reste pour méditer en marchant quelques heures
il est d’un pas qui parfois fourche
son approche est sincère
va et se penche
regarde vers le haut
il adore le « voir comment »

— la vie offre peu de moments vrais, dira-t-il

il y va tous les jours ou presque
c’est sa promenade à lui
sauf qu’au Musée
les arbres sont qui-ne-sont-pas
comme les fruits dont on dit
malgré le diapré des couleurs
que la nature est morte
(tu ne peux pas y goûter)
ou comme ce lit qu’énervait tant Platon
de ne pas pouvoir y coucher
bref moult aspects déclaré mitoyen du non


(que dirai-tu si je venais à peindre une fleur pour toi ?
n’y aurait-il pas un peu de peau la tienne dont tu disais en être dépourvue ?)


ainsi allait-il méditant là voyant ici
il était à sa coutume
il voulait traquer quelqu’un ce Platon, qu’il disait
il s’en est pris à tous
il voulait son lit, Platon
il voulait ces fruits, Platon
(il ne voulait pas que je te chante ma douce)


à mon avis il était fâché
lui aussi était de tonnerre

(tout comme toi avec tes rages ma jolie)


il était triste depuis la mort de son ami

(mais moi je ne veux pas ta peau ma douce, juste chanter, l’air de ne pas y toucher)


(Lire la suite, Principe d'Asphodèle 02)

lundi, avril 24, 2006

Spectre de Velazquez

photo au Louvre, la mirada de Actéon...

"La peinture : livre pour moi - comme tout livre - refermé, dès lors que j'y entre, à l'infini, et voulant l'emporter, y circule sans guide"

André du Bouchet


vendredi, avril 14, 2006

Sileno Again

La Belle Inconnue 2



HERACLITE:
Qui se cachera du feu qui ne se couche pas ? (Tannery)
Comment pourrait-on se cacher de ce qui ne se couche jamais ? (Burnet, traduit par Reymond)

jeudi, avril 13, 2006

La Belle Inconnue 1



Je lis ceci:

"Héraclite, Georges de La Tour, je vous sais gré d'avoir de longs moments poussé dehors de chaque pli de mon corps singulier ce leurre : la condition humaine incohérente, d'avoir tourné l'anneau dévêtu de la femme d'après le regard du visage de l'homme, d'avoir rendu agile et recevable ma dislocation, d'avoir dépensé vos forces à la couronne de cette conséquence sans mesure de la lumière absolument impérative : l'action contre le réel, par tradition signifiée, simulacre et miniature." R Char

La Belle Inconnue

Hier dans un bar à vin / seul l'instant déchiffre

mercredi, avril 12, 2006

Sileno02


Silène
Les Silènes


Fils de Hermès, Les Nymphes et Pan



Ce compagnon des Ménades, qu'il accompagnera durant les Mystères de Dionysos, fils de Pan ou d'Hermès et d'une nymphe, sera souvent représenté sur le dos d'un âne, chauve et bedonnant, avec la queue et les oreilles d'un cheval.






Identifié à un esprit des eaux et possédant le don de prophétie, il enseignera à Dionysos et régnera sur pays mythique de Nysa où le dieu sera élevé par les nymphes. Virgile rapporte que Silène, capturé par deux bergers, leur chantera des récits légendaires. Les nymphes donneront de nombreux fils à Silène qui interviendront dans les pièces satyriques écrites par les tragédiens grecs sous une forme semblable à celle de leur père, sans pour autant bénéficier de la même sagesse. Portés sur l'alcool et obsédés par les nymphes, les Silènes sont plutôt lâches et peu scrupuleux.

Sileno01


Lao Tseu:

El hombre imita la tierra.
La tierra imita el cielo.
El cielo imita el Tao.
El Tao no tiene otro modelo que él-mismo.

vendredi, avril 07, 2006

Les Hôtesses



Les Hòtesses, une étude
Commencé aujourd’hui : produit de mes visites au Louvre ; souvenir dont il est difficile de savoir quelle est la part que j’invente. Une étude.
La lecture quotidienne de R. Char me donne ce séjour que la peinture ensuite complète.
Donner séjour : « l’intensité est silencieuse »

Tableau (suite III)




Nourri par celui qui n'est pas du lieu,
Pas après pas, quasi consolé.

Pleine sera la vigne
Où combat ton épaule,
Sauf et même sommeil.

R. Char

mardi, avril 04, 2006

Tableau (suite)

"Pouvoir marcher, sans tromper l'oiseau, du coeur de l'arbre à l'extase du fruit" R. Char

lundi, avril 03, 2006

Tableau

Matinée. "Regarde l'image téméraire où se baigne ton pays, ce plaisir qui t'a fui." R. Char.
Quand nous peignons le poème nous devance. Avril . Premières éclaircies. Printemps : primavera. Toujours une première fois.

Première étape, demain la suite...