lundi, février 27, 2006

Retour de passage (suite)

avec ce rêve qui précède le rien
rien du jour rien de la nuit
parce que j´ai vécu l´oranger
et la table dans la couleur

toute chose qui pouvait nommer l´étreinte pendant le séjour



je te dirai mes yeux avec ce rien

mais comme tu l´entendra il y a
cette distance à franchir avec l´essaim qui
comme la peau
manque de peu le jour

reste que nous ne sommes pas la somme en offrande
mais l´écart à pourvoir pour qu´il y ait chant

apport poème
Chardin

…amont dans chaque parcelle d´aromate
battement d´ailes et de vagues
« à garder dans ton cœur muet »

car il n´y eut legs que le jour où
l´ayant perdu tu t'es mise à
faire sonner tes palmes
tu tapa avec tes mains ce jour-là
et ta robe noir s´en alla, disais-tu, avec la lune
faire entendre libation



laisse-moi te le dire alors avec ces choses que l´on entend
dans les foires et les marchés
à la criée je veux
t´asseoir sur mes genoux
nous prendrons de la bière et du vin

ce sera dimanche veux-tu
dimanche de mai
mais pour ta peau je voudrai avril
pour que je puisse te le dire avec l´oranger

lundi, février 20, 2006

ouvrir instant

tan pronto como esto
ahora —
palabra

(en tu voz)

separa la que haz de guardar
y la que haz de dejar

una que no diga
y otra que no piense

abrir instante




aussitôt comme ceci
maintenant—

parole

(dans ta voix)

sépare celle que tu dois garder
et celle que tu dois laisser

un qui ne dise pas
et un autre qui ne pense pas

ouvrir instant

Phrase du jour


A la belle festoyée nous lui disons:


L'impossible, nous ne l'atteignons pas, mais il nous sert de lanterne.
René Char

mardi, février 14, 2006

Guillaume d’ Aquitaine




















Mout jauzens me prenc en amar
un joy don plus mi vuelh aizir,
e pus en joy vuelh revertir
ben dey, si puesc, al mielhs anar,
quar mielhs onra•m, estiers cujar
qu'om puesca vezer ni auzir.

dimanche, février 12, 2006

nul écart peut résorber le moment

l’apport est déjà après-midi en cours
par où aucune somme
est ni sera
séjour—

nous portons la préséance
vas –tu sommer l’invitée s’il plaît à son dessein d’enregistrer l’improbable ?

l’art non plus n’est pas l’esclave d’un moyen



reste
dans la journée comme si l’on s’avisait d’un cortège
pareil bloc de marbre
ou le lin de Tirésias
à savoir : produire

il est d’un écart
où l’amour quand il n’est pas du sel au moins prodigue l’étoffe

il faut tenir
l’art n’est pas l’esclave d’un moyen

vendredi, février 10, 2006

Retour de passage

… que tu écoutes dans le poème
l’attente d’un
jour de sel
puis

— laisse-moi te le dire
avec les mots qui précèdent
(office incertain d’homme)
l’évènement


avec

et le rêve et le froid de cet hiver long
trop long
pour nous autres
gens du sud


laisse-moi figurer l’étreinte
avec ce qui reste de poème
avec ce qui reste de poème dans un citron à moitié pelé
posé sur le bois
le bois fin
noueux par endroit
dessiné par l’âge et enveloppé par la résine qui n’est plus
comme cet éclat que je supposerai dans tes yeux
pour ne pas me sentir seul


laisse-moi rendre la ruche
à sa source
et que ce soit ce vent
qui vient de loin
qui le dise

la vie nue
même brûlant de pudeur
et le safran
et l’oranger

que ce soit avec miel de toute fleur
et des senteur
écume d’odeur blanc
de nard et de fleur d’oranger

avril pour une somme que nul ne fera

que ce soit l’étreinte que dise son nom
pour que quand je rêve
ce soit l’apport qui reprenne la couronne

que ce soit la lumière
soleil sable
un souvenir attablé comme si j’étais avec quelqu’un



…à dessiner l’arc vois-tu
bleu à terre dont je connais l’empreinte
dans l’aine
et tout le bruit que fait l’âme avec ses choses




laisse-moi te le dire avant
avant le repas
avant le change au bout de branches
au tout au bout de la « poussée » comme disait les grecs pour parler de la «physis » pour qu’à ma guise
je puisse encore réciter Empédocle,
celui que j’ai connu non pas en lisant
mais vois-tu en traversant une Place près de Vence
lumière qui partant de mes yeux
aveugla

(à suivre)

mercredi, février 08, 2006

Um poema cresce...

Um poema cresce inseguramente
na confusao da carne

Incertain grandit le poème / dans la confusion de la chair

Herberto Helder

dimanche, février 05, 2006

Dura

Dura el cielo en lo azul
como no dura el cuerpo en la frase

Demeure le ciel dans le bleu
commo ne demeure pas le corps dans la phrase

Un acto luego
como aporte
qué es?

Ensuite, un acte
comme apport
c'est quoi?

No se nombra fuego
sin tu llegada

On ne nomme pas du feu
sans ton arrivée

Aller...

samedi, février 04, 2006

De Herberto Helder

O Amor em visita

Dai-me uma jovem mulher com sua harpa de sombra
e seu arbusto de sangue. Com ela
incendiarei a noite.
Dai-me uma folha viva de erva, uma mulher.
Seus ombros beijarei, a pedra pequena
do sorriso de um momento.
Mulher quase incriada, mas com a gravidade
de dois seios, com o peso lúbrico e triste
da boca. Seus ombros beijarei.

Cantar? Longamente cantar.
Uma mulher com quem beber e morrer.
Quando fora se abrir o instinto da noite e uma ave
o atravessar traspassada por um grito marítimo
e o pão for invadido pelas ondas -
seu corpo arderá mansamente sob os meus olhos palpitantes.
Eis - imagem inacessível e alta de um certo pensamento
de alegria e de impudor.
Seu corpo arderá para mim
sobre um lençol mordido por flores com água.

mercredi, février 01, 2006

CONTRACLAU

Amigu’ai ieu, no sai qui s’es
Qu’anc non la vi…


Comment dire
à celle qui — n’étant pas, pointe
sous le jour
si du dire, rien
ne s’absente.