lundi, mars 27, 2006

Celle que j’aime, vie

Du partage formel René Char dira : « c’est alors l’inextinguible réel incréé »


celle que j’aime, vie

surabondance
exemple : mon attrait pour cette vue sur la place
(déjà mars j’imagine)
un bleu sur les toits
fronton en pierre
colonnes
un clocher qui donnait les heures


et en bas les gens sur les terrasses comme si
c’était un jour de marché
il était facile de suivre l’ombre bleutée et tout étoffe ou robe sortant à la lumière





la veille
ce sera elle, Alice, en dansant
dansant et nue
que montrera —

elle, Alice, de ses cuisses comme dans la fresque
qu’annoncera

celle que j’aime, vie


vigile haut perchée
laissant filer la voix

comme pendant le repas le silence fut condition d’asphodèle



au matin
à la vue de cette Place je rencontrai la préséance de la veille
sous la forme
du chemin de mon choix :
le dessin, un seul
suffirait pour indiquer où c’était






celle que j’aime, vie
prodigue
non résorbée et
qui montre —
car c’est la vie qui montre

j’avais compris ce que voulait dire respecter la préséance
je n’avais pas à retourner à l’hémicycle


l’amont peuplait la vue
un seul filet
et plusieurs aspects d’un coup offert en essaim

(désormais il ne me resterai qu’à savoir y faire le trait)

— qu’on y eût goûté sécrétions











des année plus tard ce qui vient de la nature ce sera Aude qui me le rappellera en plaçant mon doigt sur ces lèvres
(silence que sont les choses)
je croyais voir un tableau
couleurs diaprée
un brun de Flandres
occasion pour nous « d’intervalle dérobé »


maintenant je ne peux qu’y référer à

celle que j’aime , vie

maintenant
je ne peux agir que comme il m’est arrivé de choisir le dessin
un seul
qu’il suffirait de marquer le contre jour —

et ce « comme » est —

mât avant d’hisser les voiles
tel qu’il m’est adressée l’offrande

une vision qui jointe au trait
dérobait le jour pour l’offrir


de même quand Sandra
« la jeune femme à la lucarne »
fit le tri avec ses mains
lut autant qu’il se pouvait
lut et relut

mais comme sur une gravure on écrit à l’envers

je ne peux qu’y référer
je ne peux y penser
que comme il m’est venu

celle que j’aime, vie







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